mercredi 30 septembre 2015

Le deuxième jour

Le deuxième jour était supposé être notre dernier jour à Istanbul (nous ne savions pas encore qu'il y en aurait un troisième...) Nous laissons donc les trois grands dormir et commençons la journée au Palais de Topkapi... C'est beau mais quelle foule, des groupes et des groupes et des groupes, aux accompagnateurs qui crient et la queue pour entrer dans la salle du trésor, à 9h30 du matin, est déjà de plus d'une demi heure! 
Mais nous avons beaucoup aimé les cuisines (photos interdites... mais Félix aimait beaucoup qu'on lui raconte l'histoire du petit prince qui mangeait dans une assiette en or, avec une cuiller en or :-) et les petits dessins animés qui montrent le fonctionnement des cuisines!) et surtout le harem... (ticket payant en plus = enfin un peu plus calme!)

 A la sortie, surprise, la fanfare de l'armée en costumes traditionnels fait un "concert" (Félix était aux anges!)
 (nb après observation de près, toutes les moustaches sont des fausses ;-)
Nous récupérons les grands, et direction le Grand Bazar... 
 la lampe d'aladdin!
 Après avoir mangé un "vrai" dürum dans le Bazar (notre végétarien de fils est un objet de curiosité ici...) nous repartons vers la Mosquée de Suleymane...
 Vue exceptionnelle depuis l'extérieur et ambiance paisible et recueillie à l'intérieur... un lieu très émouvant !
 Il fait très chaud et Félix est ravi de se rafraîchir les pieds aux robinets prévus pour les pèlerins...
 En sortant de la Mosquée nous repartons à pieds vers le quartier de Kucuk Pazar. Pour y arriver, nous traversons des quartiers très délabrés, avec des images de quasi-bidonvilles... Moi je suis intéressée et curieuse de ces contrastes (Beyoglu où nous étions la veille ressemble aux rues commerçantes de n'importe quelle capitale européenne, ici j'ai l'impression d'être dans National Geographic ), des enfants et des grands mères épluchent à même la rue des montagnes de noisettes aux peaux d'un vert tendre, des petits de trois ou quatre ans aux pieds nus entrent et sortent de maisons sans porte et aux fenêtres défoncées d'où dépasse un lambeau de rideau, parfois avec un plus petit dans les bras... Je n'ose pas prendre de photos, je suis consciente qu'il y a un problème à trouver "pittoresque" leur misère alors que je me promène avec mes enfants blonds, bien vêtus et bien propres... Ils sont d'ailleurs plutôt effarés et mal à l'aise de leur côté et ne veulent pas traîner dans ce quartier qu'ils trouvent glauque...
Heureusement nous arrivons à Kucuk Pazar, quartier populaire mais moins misérable, des gens s'y promènent, il y a des petites boutiques, des étals de fruits et légumes, ...  ! Nous sommes loin ici des hordes de touristes de Sultanhamet et les petits bistrots ou restos repèrent de loin la famille de touristes blonds en balade (on nous voit autant qu'un éléphant, je crois...)! Le propriétaire de l'un d'eux chasse d'ailleurs de quelques mots une famille turque pour nous inviter à nous asseoir... nous mangerons un "Lamaçun" bien épicé à cette petite terrasse...
 Nous rentrons à l'hôtel à pieds (ils commencent à être douloureux après ces longues journées...)... tout le monde profite d'une petite pause "clim et wifi"... et puis nous repartons en tram et bus manger au pied du pont sur le Bosphore, à Ortakoy. Bien que très joli, c'est peut être l'étape de trop dans cette longue journée (monstrueux embouteillages pour y arriver, et beaucoup de monde sur place pour peu de choses à voir finalement...)
Nous rentrons à l'hôtel un peu tristes de devoir déjà dire au revoir à Istanbul... mais Istanbul n'a pas encore dit son dernier mot!

samedi 26 septembre 2015

Istanbul (jour 1)







(vue de la terrasse de l'hôtel, le premier matin)


Au départ je ne comptais faire qu'un seul billet à propos d'Istanbul mais j'ai trop de photos, je ne parviens pas à choisir... alors je crois que je vais jouer un peu les prolongations... un peu d'été alors que septembre s'achève déjà... un peu de cette ville incroyable, riche d'un passé de contes de fées, Byzance-Constantinople-Istanbul... la ville des empereurs romains d'Orient, la ville des Sultans... et puis le détroit, le Bosphore, cette mer où se croisent tant de bateaux... Malgré les différences évidentes entre les deux villes et les deux cultures, Istanbul m'a fait penser à Rome, par la richesse de son histoire, qui saute aux yeux où que se  pose le regard...
C'est d'ailleurs en bateau que nous y sommes arrivés... Venant des environs d'Izmir, nous avons traversé la Turquie vers Bursa (en croisant des melons, des melons, des melons, ...)
 (Tous les bords de route accueillent ces échoppes de fruits et légumes, parfois rudimentaires, parfois un peu plus sophistiquées..., mais ce jour là on a dû croiser près d'une centaine d'échoppes à melons!)
Juste après Bursa nous avons dévié pour rejoindre le port des ferrys, et traverser en direction du Nord Est la mer de Marmara en direction d'Istanbul (2h de traversée). Malgré la déception de ne pouvoir sortir sur le pont du ferry, c'est bien plus confortable que de traverser en camionnette les faubourgs de cette ville tentaculaire (la population d'Istanbul est estimée à 14,3 millions d'habitants!), c'est un moment assez émouvant d'apercevoir au loin la ville qui "sort de la mer"...
 Une fois la camionnette extraite du ferry, nous nous lançons à l'aide du GPS dans les ruelles d'Istanbul à la recherche de notre hôtel, situé en plein quartier de Sultanhamet (centre historique)... Heureusement l'homme est un conducteur qui n'a pas froid aux yeux, après avoir conduit à Rome, Marrakech et sur les routes étroites des Cinque Terre... Mais très vite cependant nous commençons à avoir quelques sueurs froides, les ruelles deviennent de plus en plus étroites et sinueuses, nous sommes pris au piège dans le dédale!...  nous nous retrouvons finalement coincés entre une rue sans issue et un pont trop bas pour que la camionnette passe... voitures, camionnettes et taxis se croisent au centimètre près en frôlant les murs, et si c'est impossible (c'est souvent le cas!) doivent faire marche arrière, parfois pendant des dizaines de mètres dans ces ruelles minuscules pour en laisser passer d'autres... bref.
Je vais vite à pied chercher de l'aide à l'hôtel (non sans prendre plusieurs photos de la rue où est coincée la camionnette -et ma famille ;-) - que j'ai peur de ne pas savoir retrouver,  puisque je pars  perdre dans d'autres ruelles, vive l'ITruc dans ces cas là-... Heureusement je le trouve, on m'accueille avec le sourire, on m'explique comment arriver... et où garer la camionnette... que nous laisserons tranquillement à sa place de parking jusqu'au moment de repartir vers Sofia! Ouf, on y est! Notre hôtel était très proche des sites historiques (5 minutes à pied de Ste Sophie et de la Mosquée bleue), dans une petite rue tranquille, très bien tenu, pas trop cher, et l'accueil du personnel vraiment charmant, je vous le recommande donc sans hésiter (Grand Peninsula).

Une fois les valises posées nous repartons à pied pour voir un peu la ville et chercher un restaurant... la première partie du programme, traverser un peu Istanbul dans la lumière du soir qui tombe se passera nettement mieux que la seconde, et nous finissons par atterrir épuisés et hagards après la journée de route, la traversée en ferry, et avoir marché beaucoup plus que prévu... dans un resto "piège à touristes" qui nous sert de la nourriture banale, fade et bien trop chère, accompagnée d'un accueil qui en fait beaucoup trop et plutôt intrusif que chaleureux... leçon à retenir : ne pas choisir au hasard un resto à Istanbul, surtout pas dans ce quartier  hyper touristique! Nous avons très bien mangé les jours suivants, mais en choisissant à l'avance où nous allions atterrir...
Après une nuit bien tranquille, je me réveille au petit matin, monte à pas de loup sur la terrasse pour voir le soleil se lever sur la ville et sur le détroit.. Un petit moment presque parfait donc (le presque étant dû à l'impossibilité d'avoir un café correct...) c'est aussi sur la terrasse qu'est servi le petit déjeuner...

Les deux plus grands ne voulaient pas se lever trop tôt, nous partons donc sans eux voir Ste Sophie, ils visiteront avec nous un peu plus tard... Direction Sainte Sophie, donc, même si nous jetons un regard à sa voisine la Mosquée bleue qui lui fait face...
 Impressionnant (malgré le nombre de touristes...) d'entrer dans ce lieu qui a été église, puis mosquée, puis musée... et dont les pavés ont été foulés par les empereurs romains... Malgré qu'elle ait été mosquée pendant des centaines d'années, les mosaïques et fresques chrétiennes ont été préservées, simplement masquées mais pas détruites, et sont exposées aujourd'hui avec toute leur force d'évocation... on ne peut s'empêcher de penser aux destructions commises aujourd'hui par des fanatiques qui se réclament de la même religion... A Hagia Sofia en particulier, mais aussi de manière générale en Turquoe (pour ce que nous en avons vu...), les cultures, la laïcité et la religion, les signes chrétiens et musulmans semblent cohabiter si pacifiquement....

 On récupère les deux aînés et on traverse la Corne d'Or par le pont de Galata, pour aller dans des quartiers où vivent les Stambouliotes...

 le Helvetia fait une pause parfaite pour déjeuner, je crois que c'est le repas que nous avons préféré des vacances...
Et après ça on lâche les grands pour qu'ils se baladent de leur côté dans l'avenue Istikal et les ruelles qui l'entourent, et nous on va prendre un vrai café...
 Petite pause détente et apéro à l'hôtel avant de repartir en tram manger dans le même quartier au Zencefil, un resto végétarien  où on est super bien accueillis...
Quand on en sort il fait nuit noire, mais les rues sont pleines de monde, promeneurs, passants... Des tables de jeu (Backgammon ou un équivalent turc j'imagine) sont installées le long des ruelles.
Retraverser le pont de Galata à la nuit tombée nous met des étoiles plein les yeux... (les petites lumières au loin c'est la côte asiatique...)
 (à suivre...)